Schémas
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Lignes du temps
Glossaire
| Acosmie | perte du sens du « cosmos », de l’ordre du monde, du sens du foyer (tiers lieu) et de l’horizon Terre-ciel ; perte de l’enchantement vital et de la poésie mondaine au profit d’une logique de vérité fondée sur le sujet universel |
| Aimer | verbe d’action relatif à l’entraide, la réciprocité et l’intimité ; poïétique nouant dans des actes de don |
| Aliénation | usurpation des qualités intrinsèques aux choses ; rendre étranger à soi-même |
| Altruisme | manière d’être où la conscience est dirigée sur les considérations relationnelles dans l’interaction |
| Amour | relation de don, d’érotisme, de réciprocité, d’élévation et de symbiose entre les êtres ; adéquation fertile et favorable entre perception et aménagement |
| Art | pratique sensée de l’humanité sur Terre (artisanat, beaux-arts, graffitis, science, architecture, morale, rituel, magie, habiter, vivre…) ; tissage éco-techno-symbolique signifiant l'orientation des mouvements d'advenance collectifs et personnels ; témoignage du monde |
| Autochtone | se considérer soi-même comme lié à la terre ; géographicité de l'être ; ontologie relationnelle |
| Autorité | pouvoir du don d’où émane une aura de respect et de crainte (charme) ; lié à l'expérience et au savoir de la personne |
| Capitalisme | ordre du monde de l’économie marchande favorisant l’accumulation individualiste, la propriété privée, l’exploitation au travail, l’entrepreneuriat et la mise en concurrence |
| Charité | de caritas ; aumône, don hors de son prédicat au contre-don ; un don sans risque ni vulnérabilité descendant du ciel ; lié à « l’amour de dieu » |
| Charme | ensorcellement magique par l’annonce d'une source de vitalité ; promesse et inconnu ; émerge d’un pouvoir du don (auctoritas) engendrant le consentement à suivre (éros) ; grâce à son charisme, le charmeur manipule pour arriver à ses fins, il use ainsi du pouvoir du charme en détournant le sens des signes émis |
| Chôra | lieu existentiel de l’être ; matrice et empreinte ; lieu qui engendre, contient et accueille ; relatif à la place, au lieu existentiel, au devenir, au rêve, au mythe et au mystère de la vie humaine sur Terre |
| Chose | ce qui existe ; tissage éco-techno-symbolique en relation avec d’autres choses ; champ électro-thermo-magnétique issu du vivant harmonisant des forces oppositionnelles et complémentaires ; matière et esprit ayant une histoire |
| Consentement | ressentir ensemble ; ne pas dire non dans un contexte favorable, soit de manière libre et éclairée ; consensus clair ou tacite à suivre le mouvement du charme |
| Concrétude | dans la réalité concrète et tangible ; relatif à concrescere, au grandir ensemble des choses existantes réellement dans un milieu humain partagé |
| Colonialisme | courant lié au dualisme et au patriarcat séparant la chose idéologiquement entre son contenant (topos) et son contenu (chôra), une disjonction Corps-esprit, Terre-ciel, philosophie-géographie permettant l’artifice du sujet universel |
| Courage | habitude altruiste du cœur liée à la vulnérabilité, à la prise de risque, au don et à l’amour |
| Cosmologie | cosmos organisé contenant la trace des relations d’un temps primordial ; logique mondaine conditionnant la conduite et l’ornementation des humains ; originellement associé à la parure féminine faisant « advenir et garantir un ordre cosmique, c’est-à-dire le monde » (Berque, 1987 : 57) |
| Déchet | chose perçue sous le filtre du risque ; considéré comme inutilisable, dérangeant ou dangereux ; vidé, tombé, déchu ; l’archétype du déchet est la chose n’existant qu’en tant que contenant (p. ex. emballage), donc sans réelle valeur existentielle pour l’œuvre humaine |
| Don | système ouvert de réciprocité (don et contre-don) ; acte de tendre, prendre/tenir et rendre à terme avec surplus liant moralement les humains au sein du cosmos ; économie du lien corps-esprit (âme) lié à la Terre ; son sens est exprimé dans les mythes ; entraide, solidarité et humanisation par la parole de l’âme enracinée |
| Droit | système techno-symbolique visant à encadrer les mœurs à partir de limites fermantes assurant des dynamiques de possession territoriale ; fondé sur la logique, l’argumentation, l’écriture et les valeurs universelles |
| Dualisme | courant idéologique, technique et symbolique tracé dans le territoire et l’esprit depuis plus de trois millénaires en Occident ; configuration de sens de l'esprit dominateur, colonial et patriarcal institutionalisé dans notre monde ; logique de réduction et hiérarchisation de l’être déterrestré permettant d’appréhender le réel par pro-jection et de s’imaginer la réalité des choses par re-présentation ; abysse relationnel ; séparation de l’horizon Terre-ciel et Corps-esprit |
| Économie | phénomène social relatif aux choses entretenues ou possédées ; rapport fécond et termes de la relation bonne permettant l’élévation (1+1=3) ; fractale |
| Économie du don | économie contenant une morale intrinsèque harmonisant, par le mythe et l'esprit des mots, le partage des choses et leur place respective au sein du cosmos ; réseau d’entraide et de solidarité |
| Économie de marché | économie de possession et d’accumulation individualiste (personnelle ou familiale) de choses ; organisation d’un idéal de liberté sans contrainte (propriété privée) ; fractale mondaine rendant les choses disponibles à la consommation par la pro-duction, le travail, l’argent et l’exploitation ; relations d’accumulation médiées par une coupure symbolique (l’argent, la monnaie, le capital…) ; ensemble d’actes rituels de rendre disponible, demander, prendre et rendre ($) |
| Écoumène | milieu habité par l'humanité sur Terre ; tissage physico-chimico-éco-techno-symbolique en mouvance dans un sens concret nous recouvrant tel un courant marin ; empreinte et matrice de la vie humaine sur Terre ; topos et chôra ; lieu existentiel où les choses sont placées et interprétées ; lieu-monde-univers |
| Égoïsme | manière d’être dans le monde où la conscience se replie vers les considérations de l’égo dans l’interaction ; autoréférencement, désir d’avoir et peur de perdre |
| Éros | divinité primordiale, force créatrice de vie, de fertilité et d’amour ; enfant, avec Gaïa, de Chaos ; force d’élévation allant de la Terre (chaire sensible) jusqu’au ciel (expression d’un idéal) ; relatif au charme, au versement et au mouvoir |
| Essence | substance réelle de la chose fondée sur son identité et ce dont elle s’alimente |
| Être | chose qui se tient debout et existe en interdépendance avec d'autres êtres |
| Exister | de ek-sister : se tenir en dehors de soi ; s’étendre hors de son corps animal jusque dans le corps médial |
| Forclore | jeter hors des consciences ; tenir activement hors du motif (constellation) et de l’interprétation certaines considérations existentielles (astres) |
| Foyer | lieu central au monde habité sacralisant l’alliance Terre-ciel (Corps-esprit) ; lieu de rétention de « l’horizon insaisissable » et de rencontre des repères symboliques ; cœur spatio-temporel où l’humain « s’absolutise dans sa propre localisation » (Berque, 1987 : 58) |
| Fractale | motif en mouvance harmonisant le chaos de la nature par agencement récursif ; limite ouvrante liant l’incommensurable au mesurable ; pour une forme 2D, la fractale a une aire finie pour un périmètre infini ; en 3D, le volume est fini et l’aire infinie ; le poumon, la fougère, les nuages, le flocon, les dynasties, la sociocratie, etc. sont des exemples de fractale dans la nature |
| (L')Habiter | œuvre de l’humanité sur Terre ; fréquentatif de l’ancêtre d’avoir, habere (tenir et se tenir) ; le fait d'être partie prenante d'une création collective et concrète en mouvance dans un sens éco-techno-symbolique en lien avec le territoire et tout ce qui y existe ; créer une trajection |
| Interprétation (I) | ce qui donne la valeur aux choses ; formule un sens à la vie, au vrai, au juste, au beau et au bien jusque dans les mots, la grammaire et la syntaxe |
| Libéralisme | courant de pensée émergeant de la modernité et proposant une lecture cosmologique mécaniciste du vivant (la symbolique de la machine pour comprendre le fonctionnement des corps) ; fondé sur un idéal de liberté sans contrainte et sur une logique de l’identité du sujet |
| Liberté | espace sans contrainte pour l’homme-don et le sujet universel ; chemin de désir sensé pour l’être humain sur Terre |
Logique de l’identité du sujet (LgS) | base onto-épistémologique à partir de laquelle la tradition occidentale pense se saisir de la réalité en vue du progrès ; fondement du dualisme (soit A ; soit non-A) ; fixe les choses par l’esprit en réduisant la chose à son topos |
| Logique de l’identité du lieu (LgP) | logique phénoménale japonaise des choses qui se transforment par le regard (l’art du mitate) ; aussi appelée logique de l’identité du prédicat théorisé par Kitarō Nishida en réponse à Être et Temps de Martin Heidegger ; lié à la nature mimétique et phénoménale de l’être |
| Logique trajective | proposition onto-épistémologique de la mésologie pour saisir la réalité : Réalité = R = I(S/P) = Fonction d’interprétation (Sujet/Prédicat) = LgS/LgP ; symbolisation de la réalité des choses et techniques d’a-préhension du réel |
| Magie | art de la vie et des forces du concret ; effet des rituels et du charme des symboles |
| Médiance | moment structurel de l’existence humaine ; instant où les considérations de la Terre (enracinement ; géographicité de l’être) et du ciel (vent ; phénoménalité de l’être) s'harmonisent et se stabilisent |
| Mésologie | science post-dualiste de l’interaction des milieux humains cherchant à saisir sous quels termes les choses existent pour un être vivant ; proposition onto-épistémologique incluant le tiers interprétant permettant d’atteindre un savoir véritable sur les choses |
| Morale | liant social naturel relatif à l’amour émergeant des liens techno-symboliques entre l’humain et son milieu ; raison interprétative relative au bien |
| Motif | Inclinaison, motivation, pattern ; trace des systèmes techniques de l’humanité ; matrice de la sensibilité de l’être orientant son comportement et ses attitudes ; série d’actions sensées constituée de prises éco-techno-symboliques |
| Mythe | Récit vital à l’humanité portant un message sur les liens Terre-ciel et Corps-esprit ; parole arrivée d’ailleurs faisant parler les choses avant la parole et portant l’existence humaine dans un sens concret |
| Mythologie | structure paradoxale expliquant l’avènement des choses telles qu’elles sont dans un monde qui les contenait déjà ; expression d’un sens donné aux choses et aux pratiques liées au don, à l’érotisme, à l’alimentation et à la chasse sur Terre ; stratégie d’harmonisation des comportements sociaux servant à éviter, grâce à la vérité narrative, les comportements incestuels et cannibales |
| Objet | chose abstraite et figée par la conscience du sujet et considérée comme neutre, hors de sa relation aux autres choses et à son tissu éco-techno-symbolique (perte de concrétude) ; placé devant |
| Œuvre | richesse, nourriture, quelque chose qui élève |
| Ontologie | discours logique sur la nature de l’« être » ; manière de penser l’humanité sur Terre |
| Patriarcat | motif d’un corps médial donnant à l’homme le pouvoir originaire du don ; détachement du lien Corps-esprit, Terre-ciel, Homme-Femme ; lié au colonialisme et au dualisme en Occident ; techno-symbolisme de l’homme-don depuis le centaure lié à des comportements incestuels et prédateurs ; au fondement de l’avènement des villes, de la philosophie, des religions, des sciences et de nos institutions citoyennes et démocratiques |
| Politique | phénomène social relatif à l’entretien et la possession du pouvoir par le sujet universel ; art systématisé de la démocratie concentrant la circulation de la puissance d’agir dans les mains de certains re-présentants charismatiques |
| Prise | lieu par lequel l’être se saisit du monde et le monde se saisit de l’être réciproquement ; les prises forment des motifs éco-techno-symboliques connectés avec le reste du cosmos mondain (la théorie des cordes en physique quantique) |
| Prédicat (P) | ce qui porte la substance et ce vers quoi elle tend ; ce qui se saisit du sujet et le porte dans le devenir ; les prédicats fondamentaux sont le lieu existentiel de l’être et sa nature imitative |
| Psychose | expérience du trou noir vécue en contexte moderne ; transformation du rapport à l’espace-temps et de l’état de conscience ; ouverture problématique relative à l’éros et au « sans base » chez les femmes ; transformation de la lecture de la réalité qualifiée de délire par le regard neutre |
| Réalité (R) | mosaïque éco-techno-symbolique, trajective, mouvante et sensée composée de motifs et de prises éco-techno-symboliques ; état de la relation entre les choses ; lieu-monde-univers fonction d’interprétation ; R = I(S/P) = LgS/LgP |
| Résistance | force opposée au courant d’élévation et d’alimentation ; un sens ressenti premièrement dans la chair ; force consciente ou inconsciente distincte de l’opposition puisque relative au mouvement ; guerre intestinale |
| Science | art systématisé (technè) dont Aristote est l’ancêtre ; mode de développement de connaissance ; régime de savoir visant la neutralité et l’objectivité ; méthode d’interprétation et de saisissement de la réalité dans une visée de progrès |
| Sens | empreinte-matrice du chemin de la vie sur Terre ; mouvance en trois niveaux : physico-chimique, écologique et techno-symbolique ; précède la parole, dans le lieu |
| Signe (pour) | trace des choses toujours destinées à l’interprétation (la valorisation) |
| Signification | compréhension ambiguë du sens des signes et des choses pour un être ; interprétation du signe donné |
| Sujet (S) | substance ; celui qui suppose ; ce dont il est question |
| Topos | environnement, contour, enveloppe... contenant sans contenu ; chose hors des considérations de son lieu existentiel (sa chôra) ; cartographie |
| Trajection | mouvement de la réalité nouant tangible/imaginaire, corps/esprit ; substance/insubstance, technique/symbolique, sujet/prédicat ; motifs et prises de l’œuvre humaine ; pulsion existentielle ; substantialisation de l’insubstantiel |
| Universion | oubli du relatif mondain et de la notion d’échelle dans la cosmologie occidentale depuis l’Antiquité grecque ; tendance à penser les choses en termes absolus, universels, mesurables, proportionnels, mathématiques, géométriques, etc. ; effet de l’acosmie occidentale ; conséquence d’un « centre du monde » hellénique extérieur aux Cités démocratiques |
| Verbe | acte nouant par la parole le sujet avec son prédicat pour donner un sens à la chose ; relatif au désir, au tissage et à la liaison |
| Vérité | relative à la mémoire et à l’oubli ; ce qui est digne de foi dans le récit ; constitutif de l’amitié et de ce qui est considéré comme vrai, juste, beau, bon et bien ; dans les choses (le lieu) avant d’être dans la parole (le lieu du lieu) |
| Vulnérabilité | au cœur de la condition humaine sur Terre compte tenu de l’indépassable interdépendance de l’homo sapiens avec l’ordre de son monde et la réalité extérieure imprévisible ; relatif à une prise de risques et à une exposition courageuse du soi (générosité, amour, don, réciprocité) |